Qu’est ce que la suradaptation ?

[Article modifié le 02/06/2025 par Myriam TRAPASSI]

Des modèles pas toujours indispensables nous orientent

Derrière le terme peu utilisé de « suradaptation », il y a un mal très répandu aujourd’hui. Ce mal, c’est de vivre selon ce que la société attend de nous et non selon nos envies et nos besoins personnels, qui sont mis de côté pour privilégier des nécessités collectives. Le modèle social occidental repose sur des valeurs de travail, de mérite, de réussite matérielle, mais aussi d’adaptabilité et donc de sacrifice à la communauté, ou en tout cas à autrui. Depuis notre plus tendre enfance, avec l’éducation que nous avons reçue, nous sommes tous aux prises avec ce modèle qui nous façonne: il faut bien travailler à l’école pour trouver un bon métier plus tard qui soit à la fois épanouissant et lucratif. Il faut être poli, respectueux, s’effacer devant les aînés au nom du fonctionnement de la communauté. Ensuite, lors de nos études, il faut comprendre des codes et des types de pensée afin de les intégrer, et à partir de là apprendre à mener soi-même sa propre réflexion. Dans la vie professionnelle, c’est au service d’un patron que nous mettons en œuvre nos forces individuelles et notre intelligence, les adaptant à son objectif, nous pliant à ses règles.

En résumé, à toutes les étapes de notre vie, nous sommes formés par des nécessités extérieures. C’est cela vivre en société. Or, s’il est nécessaire pour qu’une société fonctionne qu’elle connaisse un certain ordre et une certaine discipline, elle a également besoin de prendre en compte des individus qui la feront progresser.

Les symptômes de la suradaptation : de quoi souffrons-nous ?

Certains d’entre nous souffrent de suradaptation: ils ne parviennent pas à doser dans leur existence la part de l’adaptation à des contraintes exté-rieures, à des normes imposées, et la part d’expression de leurs propres désirs. Intégrant parfaitement et totalement leur volonté de bien faire au détriment de celle de faire ce qu’ils veulent, certains oublient leur indi-vidualité, leur singularité et certains même n’ont pas la moindre idée de ce que sont leurs envies ou leurs opinions: ils ne savent pas qui ils sont puisqu’ils n’ont jamais eu l’occasion de se poser la question ni de faire des choix pour eux-mêmes dans leur vie.

Il est naturel pour nous tous d’aspirer à une certaine liberté. On souffre lorsqu’on ne vit qu’enfermé dans un carcan de principes. La douleur morale de certains s’exprime même physiquement: ils la transforment en maux de ventres, migraines, démangeaisons, insomnies. Ils en ont « plein le dos »: cela signifie qu’ils sont découragés et souffrent de « porter sur leur dos » leurs obligations.

Et que dire de la fatigue chronique, ce mal du siècle ? Elle serait l’objet de 15% à 20% des consultations chez un généraliste. C’est un symptôme qui touche statistiquement les personnes ayant le plus de responsabilités professionnelles et familiales. Ne pas laisser s’exprimer ses désirs, c’est prendre le risque de se laisser faner, de se perdre soi-même, d’éprouver de la tristesse, un manque d’énergie qui confine parfois au décourage-ment, voire au désespoir.

Comment sortir du syndrome douloureux de suradaptation ?

Il est indispensable de nous déculpabiliser. Notre souffrance ne nous vient pas du fait que nous sommes inadaptés au système, mais bel et bien du fait que le système n’est pas adapté à nous. C’est le système qui doit être au service de l’être humain et non l’inverse. C’est un fait que l’on oublie trop souvent.

D’abord, il faut apprendre à dire fermement « non ». Cela demande de voir autrement notre rapport aux autres. Là où d’habitude vous répondiez toujours présent, lâchez prise avec vos sacro-saintes obligations.

Vos relations aux autres doivent rester un plaisir. Demandez-vous systématiquement si vous en avez réellement envie ou si vous participez pour faire plaisir ou pour ne pas contrarier les autres.

Si vous êtes disponible moins souvent, mais dans un meilleur état d’es-prit, les autres vous seront reconnaissants de savoir être là. Déléguez. Cela vous libérera du temps et responsabilisera votre entourage qui verra peut-être les choses autrement: non, ce n’est pas toujours à Maman de faire les courses! Après avoir « fait barrage », apprenez à occuper ce temps laissé libre. Dans un premier temps, occupez-le à ne rien faire. Il faut (re) faire connaissance avec ses envies: concentrez-vous sur vos sensations.

Enfin, ne vous découragez pas. N’entrez pas dans un nouveau cercle vicieux vous obligeant à sortir de la suradaptation. Ce serait bien le comble ! C’est aussi de l’adaptabilité que peuvent naître la liberté et l’indépendance si on la conjugue avec assurance et estime de soi.

Améliorer son estime de soi, c’est aussi oser être soi. Cela s’apprend ! Si vous vous sentez concerné, prenez rdv pour une séance d’hypnose ou en coaching de vie. Au plaisir de vous accompagner.