Faire taire le mental

[Article modifié le 07/06/2024 par Myriam TRAPASSI]

« Ne prenez pas vos pensées trop au sérieux » – Eckhart Tolle

Observons nos pensées
Nous entendons tous en permanence une ou plusieurs voix dans notre tête : c’est la pensée qui agit de cette manière. Nous avons donc affaire à des dialogues sans fin, sans en avoir vraiment conscience. Ils peuvent nous fatiguer, nous encombrer, nous stresser. Ils ne nous laissent pas en paix. Pour en venir à bout, il faut d’abord en prendre conscience. La meilleure façon est de les observer, sans émettre de jugement. Il s’agit de constater leur présence. Toutes ces pensées sont venues, sans crier gare, sans se présenter, un peu comme des intrus que nous n’aurions pas autorisés à entrer. En les observant, nous prenons conscience du peu d’intérêt que nous avons à les conserver.

Repérons nos pensées
Nous pouvons ainsi observer les pensées qui nous habitent et essayer de comprendre comment et pourquoi elles sont venues. À quoi font-elles référence ? Bien souvent, il s’agit d’un discours déjà entendu qui nous met mal à l’aise. Ces pensées peuvent trouver leur origine dans d’anciennes souffrances. S’en apercevoir nous libère car nous réalisons dès lors qu’elles ne sont plus appropriées. Mais il peut s’agir de conflits non résolus que nous devons alors comprendre pour mieux nous en détacher. Cela demande, dans ce cas, un travail personnel. Lorsque nous saisissons pourquoi une pensée est entrée, nous pouvons nous en défaire plus facilement.

Entraînons-nous à rester vigilants
Prendre conscience de nos pensées, nécessite d’être vigilant. Au début, l’exercice est un peu difficile. Mais plus nous avançons dans la pratique, plus il est facile de repérer à temps les pensées (avant qu’elles ne deviennent nuisibles).

Interrompons le flot des pensées
Si nous observons régulièrement ce qui se passe dans notre tête, nous pouvons nous débarrasser assez vite de nos pensées, en imaginant par exemple qu’elles se déposent sur des nuages et qu’elles s’éloignent…. Un peu comme sur la photo qui illustre cet article. Par contre, si nous ne le faisons pas, nous risquons d’être submergés par elles, et ne plus savoir comment elles sont venues. Le plus simple alors, et de nous arrêter, de respirer et de nous observer. Une fois le calme intérieur retrouvé, il est alors plus facile de les laisser se dissiper.

Le moment présent
Une solution pour faire taire les pensées est de vérifier si elles font référence au passé ou au futur. C’est pratiquement toujours le cas. Lorsqu’elles nous rappellent un évènement ou une situation achevés, elles sont dépassées. Elles n’ont donc plus lieu d’être. Elles peuvent également nous projeter dans l’avenir et, de ce fait, elles ne sont pas réelles non plus. La vie se déroule dans l’instant présent : c’est le seul moment qui nous permet de vivre et d’être pleinement.

La pensée, imagine la vie
Le mental ne joue bien souvent des tours. Par exemple, nous souhaitons trouver un emploi. Nous sommes parvenus à obtenir un rendez-vous. Si nous laissons faire notre mental, il va imaginer des scénarios catastrophes et provoquer de l’inquiétude, de l’anxiété. Il il faut prendre conscience que cette projection dans le futur n’existe pas. C’est une supposition. Cela n’est pas concret. Ce que notre mental envisage n’a aucune consistance. Il ne sait pas comment l’avenir va se dérouler. Il ne faut donc pas le croire.

Un état d’unité
En faisant taire le mental, nous accédons à notre être véritable. Nous pouvons sentir notre propre présence. C’est elle qui nous permet de voir que les pensées nous sont extérieures. Même si au début, le silence intérieur est de courte durée, nous pouvons reconnaître notre propre intériorité. Il s’agit d’un état d’unité avec l’Etre. Dans ce cas là, nous sommes entièrement présents à nous-mêmes, dans le bien-être.

Le mental est un instrument
Il ne faut pas non plus bannir tout ce que le mental produit. C’est un instrument fort utile qui nous permet d’organiser ou de réfléchir. Mais il faut qu’il reste à sa place d’outil et ne vienne pas trop empiéter sur notre vie. Prenons-le comme tel, et faisons le taire lorsqu’il sort de son rôle d’instrument.

Les rouages du mental
Pour éliminer les souffrances, regardons comment le mental procède : il juge, étiquette et rend malheureux. Détachons-nous en l’observant. C’est de cette manière que nous pourrons comprendre son fonctionnement.

« Chaque jour possède son lot de pensée, de mots et d’action. Vivait au diapason du jour. » – Rabbi Nahman de Bratslav