Changer oui, mais « changer vrai » !

[Article modifié le 18/02/2020 par Myriam TRAPASSI]

Qui n’a pas eu envie de changer ? Changer de boulot. Changer des habitudes. Changer de vie… Beaucoup y songent. Comme si changer était la solution à tous les maux. Si  l’action de changer ouvre parfois la porte au bien-être, elle peut être aussi à l’origine de la précarité, du désordre, voire d’un mal-être. Changer pour qui ? Pour quoi ? Pour où ? Changer pour le plaisir de changer ou pour le besoin de vivre au plus près de qui l’on est ? Alors changer oui, mais changer en vrai !

Le coaching de vie est par excellence un dispositif d’accompagnement au changement. Encore faut-il que ce changement s’opère sur la base de vrais besoins identifiés et validés. Changer seulement parce que l’envie d’une herbe plus verte titille une routine, c’est s’exposer à un risque majeur : celui de s’agiter et de vivre une succession d’aventures sans lendemain. Sans oublier l’irruption de résistances face à l’inconnu !

Sur le principe, l’idée du changement est relativement bien accueillie. Dans la pratique, modifier des réflexes, des façons d’être et de faire, c’est une autre histoire ! Quelque fois, malgré le désir sincère de changer, l’incapacité est là, bloquante et paralysante. D’ailleurs, lorsque l’idée de changer est poussée par seulement un désir ou une envie, le mouvement s’essouffle rapidement ou peut être aisément détourné ou interrompu.

Aussi, est-il essentiel, à partir d’une demande exprimée, que le coach de vie encourage la personne accompagnée à rechercher, à  déceler et à valider le réel besoin à l’origine de sa venue en séance. Quelle impérieuse nécessité intérieure la pousse au changement ? Quels sont les besoins fondamentaux suffisamment exacerbés pour conduire à un « changer vrai » ?

Le rôle du coach de vie est précisément d’accompagner la personne à authentifier par elle-même la nature de son besoin et de l’entériner. Lorsque le « besoin vrai » est cerné, éprouvé, compris et accepté, le « changement vrai » est alors possible. Il s’agit d’un véritable cheminement intérieur pour la personne. Il nécessite un questionnement, une introspection, une prise de recul et une conscientisation de ce qui est là.

Toutefois le risque est grand pour une personne, de se contenter d’un désir pour s’engager dans un processus de changement. L’échec est le plus souvent retentissant et pénalisant. Que ce soit un désir errant ou une envie éphémère de changer, l’un comme l’autre ne constitue pas une base suffisante pour s’embarquer dans une telle aventure.

Seul un besoin fondamental identifié comme tel par la personne coachée constitue une base pour la mission de coaching de vie. C’est la responsabilité, l’éthique et le professionnalisme du coach de vie qui sont sur la sellette. Son accompagnement à ce niveau doit permettre à la personne coachée de valider la pertinence de ce point de départ. N’oublions pas que ce besoin fondamental se loge dans la profondeur et l’intimité de l’Être. Lorsqu’il est localisé, reconnu, accueilli et accepté par la personne coachée, il est en mesure alors d’alimenter durablement le processus de changement. Ne sous-estimons pas la force d’opposition au changement constituée d’empêchements et d’encombrants de toute nature, visant à faire échouer la tentative de changement. Un « besoin vrai » pour un « changer vrai » c’est le binôme gagnant pour toute évolution voire transformation !

Qu’implique un « changer vrai » ?

En cinq étapes, le rôle du coach de vie :

  1. Première étape : accueillir la demande et la personne qui exprime la demande. A cette étape, le risque est de désolidariser la demande de la personne, de traiter exclusivement la demande. Celle-ci n’est en fait qu’un prétexte, certes louable et légitime, mais en la traitant à part, la dimension globale de l’accompagnement est fissurée… La priorité absolue est d’accompagner la personne. La demande, aussi attractive qu’elle puisse être, ne représente pas à elle-seule toute la personne. La demande peut être comparée à un symptôme. Qui de la personne ou du symptôme doit être accompagné ?

  2. Certes, cette « demande-symptôme » peut être considérée comme un levier et le coach de vie invite le ou la coaché(e) à se questionner sur son besoin véritable, profond et authentique.

  3. La troisième étape, une fois son « besoin vrai » identifié et verbalisé, la personne accompagnée amorce l’élaboration de son objectif, de le préciser et de le valider.

  4. La quatrième étape consiste, pour l’accompagné(e) de rassembler ses moyens, ses ressources, ses potentialités afin d’atteindre et de réaliser son objectif de vie.

  5. Et enfin, la cinquième étape, appelée séance de consolidation, a pour but, au-delà du contentement d’avoir atteint l’objectif de mesurer tous les apports et les bénéfices récoltés tout au long de la mission par la personne accompagnée.

Tout au long de la mission, le coach de vie a témoigné de son savoir-être et de son savoir-faire, ancré dans une posture d’accompagnant. La qualité de sa présence, sa capacité à entendre, à accueillir, à recevoir les pensées et les émotions, les doutes comme les joies de la personne accompagnée sont de grandes qualités. Sans oublier, la non-intention, le non-vouloir, le renoncement à savoir ce qui est  bon pour l’autre… L’art de l’accompagnement participe sans aucun doute au « changer vrai » du ou de la coaché(e) même si l’essentiel du mérite revient au client.

Article rédigé par Roger DAULIN (Ecol’COACH) – Organisme de formation au métier de coach de vie

www.formation-ecolcoach.fr